| dou | | la vie vaut la peine detre vécue | | Administrateur |  | | 25 messages postés |
|  Posté le 23-11-2004 à 02:45:40   
|  Saison 2001-2002, après The Strokes et White Stripes, la résistance rock se poursuit avec les Suédois de The Hives. Plus médiatique que leurs compatriotes de The (International) Noise Conspiracy, le combo, encouragé par Time Out (« Les Hives sont les Rolling Stones d'aujourd'hui ») ou The Independent (« Les Hives font passer les Strokes pour les Eagles »), caracole en chemises noires et pantalons blancs sur un efficace garage-rock déjà breveté par Les Saints ou les Dead Boys. En deux albums (Barely Legal en 1997 et Veni Vidi Vicious en 2000), ils ont su imposer la belle gueule de leur chanteur Howlin' Pelle Almqvist et leurs chansons teigneuses pétries d'énergie primaire. Ils possèdent non seulement l'attitude arrogante, le répertoire explosif mais aussi l'approbation de la veuve de Kurt Cobain, la sulfureuse Courtney Love. Et qui résiste à une telle caution : « Les Hives sont meilleurs que Nirvana » ?
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Amazon.fr: Comment vous êtes vous rencontrés ?
Howlin' Pelle Almqvist: Grâce à un type appelé Randy Fitzsimmons. C'est notre mentor mais il tient à rester dans l'ombre. Il ne veut pas être sur scène et il refuse de s'exposer. Il nous amène des idées, il écrit même nos chansons. Bref, ce mec voulait monter un groupe et il a su trouver les gens pour le faire. En 1993, on fréquentait tous les cinq la même école mais on ne se connaissait pas les uns les autres. Un jour, chacun de nous a reçu une lettre de Randy, qui nous disait : « Vous devriez être dans un groupe. » Il nous donnait rendez-vous, telle adresse, tel jour. On y est tous allés parce que, quand vous avez 13 ou 14 ans, vous voulez forcément être dans un groupe. Personne ne savait jouer au départ. Mais on rapidement maîtrisé le punk-rock suédois à trois accords…
Amazon.fr: Revendiquez-vous une influence rock garage modelé sur la célèbre compilation Nuggets ?
Howlin' Pelle Almqvist: En fait, non. Quand on a démarré, tout le monde faisait de la pop. Nous, on s'en foutait, on écoutait du punk suédois obscur. Chez nous, les groupes font leur truc à 100 %, que ça marche ou non. De toute façon, on ne s'est jamais considérés comme faisant partie d'une scène. Quand on a démarré, on n'avait jamais entendu parler des Hellacopters ni d'aucun des groupes de la supposée « scène rock suédoise… » Quand les gens ont commencé à nous dire qu'on sonnait comme les groupes garage sixties américains, on s'est mis à les écouter et on a réalisé que « ouais, peut-être… » C'est vrai qu'on a écouté les Sonics ou les Stooges mais notre culture vient plus de groupes anglais comme les Damned, les Sex Pistols, les Buzzcocks ou d'Américains comme Dead Kennedys et Circle Jerks. On n'est pas nostalgique, on n'a pas l'impression de copier une musique du passé.
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On veut que nos albums soient des classiques, on veut pouvoir les réécouter dans dix ans et en être toujours aussi fiers
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Amazon.fr: Si vous refusez le mot de nostalgie, acceptez-vous d'associer The Hives à une certaine tendance rétro : musique sixties, concerts chorégraphiés, costumes assortis, etc. ?
Howlin' Pelle Almqvist: On peut toujours dire que le rock est mort mais ce n'est pas vrai. Tous les styles de musique soi-disant moribonds survivent toujours quelque part, là où on ne s'y attend pas. Il faut juste être convaincu dès le départ, s'y tenir, jouer, jouer, jouer, accepter de bosser pour peanuts et continuer à y croire. Si vous avez bon goût, vous pouvez même devenir énorme. Quant à nos concerts, on est 100 % naturel. Simplement quand vous êtes ensemble depuis dix ans, il arrive que, sur scène, vous regardiez l'autre et vous vous dites : « Tiens, c'est cool ce qu'il fait là. » et vous intégrez son truc à votre propre jeu de scène. Ce n'est absolument pas planifié. Rien n'est chorégraphié. Et, même si ça l'est, ça arrive spontanément. Pour l'uniforme, c'est pareil. Si vous allez au concert ou en club, vous aimez bien vous saper, non ? Vous ne vous habillez pas comme pour rester sur votre sofa à bouffer des chips. Nos concerts sont une party et, comme tout le monde, on aime bien être à notre avantage.
Amazon.fr: Comment définissez-vous le son des Hives ?
Howlin' Pelle Almqvist: Pour le premier album, on ne connaissait rien aux techniques d'enregistrement alors on s'est contenté de jouer live en studio. Sur Veni Vidi Vicious, on a trouvé notre son. Pour le prochain, on verra, parce qu'on n'écrit jamais rien en tournée, ça sonnerait trop comme ce qu'on fait déjà sur la route. On a besoin de prendre nos distances par rapport à la vie en tournée, de rentrer à la maison, de se laver l'esprit et de retrouver une certaine fraîcheur. Mais, quoi qu'on fasse, vous reconnaîtrez toujours les Hives. Ça peut nous prendre deux ans pour enregistrer un album, on est tous très pointilleux, et tant qu'on n'est pas satisfaits à 100 %, on ne sort rien. On veut que nos albums soient des classiques, on veut pouvoir les réécouter dans dix ans et en être toujours aussi fiers. C'est aussi la meilleure façon de pouvoir ensuite monter sur scène et jouer nos morceaux avec l'assurance qu'il faut.
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On y croit à fond, on sait que notre truc est bon. Donc, on se contente de faire notre boulot, de jouer, et de laisser le bouche à oreille fonctionner
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Amazon.fr: Le fun n'est donc pas le concept de base de The Hives ?
Howlin' Pelle Almqvist: D'accord, notre truc c'est l'entertainment, nous sommes là pour que les gens puissent oublier leurs problèmes l'espace d'un soir mais, dans un groupe rock, si vous vous impliquez, la musique est un truc sérieux. Le très bon rock est un mélange de génie et de stupidité. Je ne veux pas citer de noms mais tous ces groupes pop qu'ils montrent à longueur de journée sur MTV, ceux qui font le genre de musique taillée sur mesure pour le merveilleux moment que vous êtes en train de passer à cet instant même (moue ironique) n'ont aucune substance. Ils sont inconséquents. Je me fous pas mal de ce qui peut nous arriver d'un point de vue médiatique, ce qui compte pour nous, c'est de progresser autant que possible.
Amazon.fr: Devez-vous à Alan McGee (ex-boss du label Creation désormais gérant de Poptone) l'explosion médiatique du groupe ?
Dr. Matt Destruction: McGee a sorti cette compilation Your New Favorite Band qui rassemble des titres de nos deux premiers albums, Barely Legal et Veni, Vidi, Vicious. Et hop, c'est parti ! Pourtant, il y a un an et demi, on a fait une tournée de deux semaines avec un groupe appelé les Yo Yo's. Les concerts étaient vraiment bons, et les gens commençaient à parler de nous. Ensuite, on est revenus avec les Hellacopters. On a joué et rejoué, toujours dans des petites salles sold-out à chaque fois. Mais, avant l'apparition d'Alan McGee, aucun d'entre nous ne pensait que ça allait être aussi énorme. En Angleterre, on a vendu plus de 200.000 copies de notre album en deux mois à peine. C'est vraiment étonnant. D'autant plus qu'on sait parfaitement que notre musique n'est pas grand public. Mais on y croit à fond, on sait que notre truc est bon. Donc, on se contente de faire notre boulot, de jouer et de laisser le bouche à oreille fonctionner.
Amazon.fr: Êtes-vous surpris de cet engouement ?
Howlin' Pelle Almqvist: En fait, pas vraiment. Notre succès n'arrive pas du jour au lendemain. En Angleterre, on pourrait le croire, pour peu qu'on lise le New Musical Express ! Mais tout le monde sait comment les choses fonctionnent là-bas : de nouveaux groupes sortent de nulle part, explosent soudainement et un ou deux ans plus tard, personne ne se souvient plus d'eux. Nous, on est dans le circuit depuis un bon moment, ce qui nous permet de reconnaître nos vrais fans… Et du succès, on ne retient que les aspects positifs : On touche plus de gens qu'avant, on joue dans de plus grandes salles et nos disques sont plus faciles à trouver. --Propos receuillis par Sabrina Silamo
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